Guide complet des vaccins obligatoires et leur prise en charge

Les directives de prévention vaccinale, mises à jour annuellement par le ministère de la Santé, visent à protéger la population contre diverses maladies notamment grâce à la vaccination dès le plus jeune âge. La prise en charge par l'Assurance maladie facilite l'accès à ces vaccins, assurant ainsi une meilleure couverture vaccinale. Découvrez quels sont les vaccins obligatoires pour les enfants et les adultes, les vaccins non obligatoires mais recommandés, ainsi que le système de prise en charge.

Le calendrier de vaccination

En France, dans le cadre de la politique de vaccination du gouvernement, le ministre de la Santé définit par arrêté ministériel un calendrier des vaccinations. Celui-ci précise les recommandations vaccinales concernant toutes les vaccinations : obligatoires ou recommandées, pour les enfants ou pour les adultes, générales ou spéciales.
Ainsi, le calendrier des vaccinations prévoit aussi bien les recommandations générales de vaccination, notamment contre des maladies qui ont pu ainsi être éradiquées (diphtérie, poliomyélite, tétanos), que des recommandations spéciales liées aux risques plus importants d’exposition, de transmission ou complications des personnes, dans leur cadre personnel ou professionnel.

Infographie

Le calendrier des vaccins 2024

Quels sont les vaccins obligatoires pour les enfants et les adultes ?

Le calendrier des vaccinations distingue les vaccins obligatoires de ceux recommandés pour les résidents. La liste des vaccins diffère entre les enfants et les adultes.
 

Quels vaccins sont obligatoires pour les enfants ?

Depuis le 1er janvier 2018, le calendrier des vaccinations pour les enfants en bas âge (moins de 18 mois) prévoit une liste de 11 vaccins obligatoires :

  • le triptyque diphtérie-tétanos-poliomyélite (DT-Polio ou DTP),
  • la coqueluche, désormais intégrée au précédent,
  • le triptyque rougeole-oreillons-rubéole (ROR),
  • l’Haemophilus influenzae B,
  • le méningocoque C,
  • le pneumocoque,
  • l’hépatite B.

L’ensemble des injections est effectué entre le 1er et le 18e mois de l’enfant. Seul le vaccin contre la DT-Polio-Coqueluche fait l’objet de rappels réguliers à partir des 6 ans de l’enfant. Le parcours vaccinal de l’enfant est ainsi composé de 10 injections en 6 fois : 2 mois, 4 mois, 5 mois, 11 mois, 12 mois, entre 16 et 18 mois. En effet, certains vaccins peuvent être administrés en même temps.

Il convient de préciser qu’hormis le « DT-Polio », exigé pour l’entrée en collectivité de l’enfant (crèche, maternelle, etc.), l’obligation vaccinale n’est pas coercitive : les sanctions pénales en cas de non-vaccination ont été supprimées par la loi de financement de la Sécurité sociale du 30 décembre 2017. Toutefois, nous recommandons aux parents de jeunes enfants de respecter le calendrier de vaccination. En effet, celle-ci protège non seulement les enfants, mais aussi les personnes non vaccinées en raison de contre-indications, et plus largement la population.

  1. Pourquoi vacciner mon enfant contre l’hépatite B ?

    L’hépatite B est un virus transmissible par les relations sexuelles non protégées, par le sang ou à l’accouchement. Il touche plus de 200 millions de personnes dans le monde et s’attaque au foie, pouvant entraîner une affection aussi bien aiguë que chronique. Le nombre de décès liés à un cancer du foie ou une cirrhose s’élève à plus de 1 300 en France, et on estime que 280 000 personnes seraient porteuses du virus.
    Le vaccin permet de se protéger de la maladie et de ses complications. Il est obligatoire pour les enfants à partir de 2 mois (dès la naissance si la maman est porteuse du virus). Les adolescents et enfants non vaccinés avant 2018 peuvent l’être jusqu’à 15 ans. Au-delà, le vaccin contre l’hépatite B est recommandé pour les personnes à risque d’exposition.
    L’enfant est vacciné à 2 mois, avec 2 rappels à 4 et 11 mois.

  2. Pourquoi faire vacciner les enfants contre la DT-Polio-Coqueluche ?

    Le vaccin a permis d’éradiquer ces maladies en France. Mais elles sont toujours présentes dans le monde et, comme nous avons pu le constater avec la Covid-19, les risques de propagation des maladies virales à travers le monde existent bel et bien. Or 1 personne sur 10, victime de ces maladies, en meurt.
    L’enfant reçoit une dose (2 mois) et deux rappels (4 mois et 11 mois), puis un rappel à 6 ans et entre 11 et 13 ans.

  3. Pourquoi rendre obligatoire le vaccin Rougeole-Oreillons-Rubéole ?

    Si ces maladies infantiles sont bénignes chez l’enfant, elles sont en revanche bien souvent porteuses de complications lorsqu’elles apparaissent chez l’adulte ou l’adolescent. Vacciner l’enfant le protège contre la survenue du virus pendant son enfance, son adolescence et à l’âge adulte, mais aussi les personnes qui l’entourent, non vaccinées, qui n’auraient pas contracté la maladie pendant l’enfance.
    L’enfant reçoit 2 injections à 12 mois et entre 16 et 18 mois.

  4. Pourquoi faire vacciner les enfants contre les infections invasives de type « Haemophilus influenzae B » ou « méningocoque C » ?

    Le vaccin permet de protéger les enfants contre les formes aggravées de ces maladies, à l’instar des méningites, qui peuvent apparaître avant les 5 ans de l’enfant.
    Haemophilus influenzae B : injection du vaccin à 8 semaines et 4 mois, puis rappel à 11 mois.
    Méningocoque C : injections à 5 mois et 12 mois.

Quels vaccins sont obligatoires pour les adultes ?

Le parcours vaccinal ne s’arrête pas aux 16 ans de l’enfant. À l’âge adulte, les rappels de DT-Polio doivent être pratiqués tous les 20 ans jusqu’à 65 ans, puis tous les 10 ans – autrement dit à 25 ans, 45 ans, 65 ans, 75 ans, 85 ans, etc. Par ailleurs, un rappel du vaccin contre la coqueluche doit être fait à 25 ans. En l’absence de vaccination Méningocoque C pendant l’enfance, un rattrapage est possible jusqu’à 24 ans.

Devant un statut vaccinal DTP incomplet ou inconnu, un rattrapage vaccinal doit être pratiqué. Il en va de même pour la coqueluche jusqu’à 40 ans.

Le vaccin de la fièvre jaune est obligatoire pour tout résident guyanais, ainsi que pour les voyageurs se rendant en Guyane, en Amérique du Sud ou en Afrique, dans les zones contagieuses intertropicales (10 jours au moins avant le départ).
 

Délivrance et prise en charge pour les vaccins obligatoires

L’Assurance maladie prend en charge les vaccins obligatoires chez le jeune enfant à hauteur de 65 %. Seul le vaccin ROR est pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale. Ce sont les complémentaires santé qui remboursent ensuite la différence.

Pour éviter d’avoir à avancer le coût du vaccin et de l’injection du vaccin, les parents peuvent faire vacciner leur enfant dans les PMI (centres de protection maternelle et infantile) ou les centres de vaccination publics. Il suffit pour cela de se renseigner auprès de la mairie.

Les vaccins recommandés et leur prise en charge

Certains vaccins, sans être obligatoires, n’en sont pas moins recommandés pour protéger l’ensemble de la population.
 

Quels sont les vaccins recommandés pour les enfants ?

Le calendrier vaccinal 2023 recommande la vaccination contre les Rotavirus pour les nourrissons de 1 mois et demi à 6 mois. Ce schéma vaccinal permet de réduire drastiquement les gastro-entérites et les hospitalisations d’urgence liées aux infections par les rotavirus.

Les vaccins contre la grippe saisonnière sont également recommandés chez les enfants de 2 à 18 ans, par voie intranasale de préférence. Le vaccin préserve des complications de la grippe : convulsions, pneumonie, etc.

Pourquoi se faire vacciner contre la grippe ou le covid ?

Près de 20 % des Français sont susceptibles de développer une forme aggravée d’infection grippale, qu’il s’agisse de la grippe saisonnière ou de la Covid-19. Ces maladies sont très contagieuses et peuvent entraîner des complications aggravées nécessitant une hospitalisation.

Les personnes à risques bénéficient d’une prise en charge des vaccins antigrippaux, qu’elles peuvent obtenir gratuitement auprès de leur pharmacie, en présentant le bon de prise en charge de l’Assurance maladie et leur carte vitale.

L’injection peut être réalisée par le pharmacien gratuitement, dans les mêmes conditions, mais aussi par les infirmiers, les médecins ou encore les sage-femmes.

Quand se faire vacciner contre la grippe ?

La campagne 2024-2025 démarre le 15 octobre 2024 en métropole. Afin d’éviter une épidémie multiple comme en hiver 2022-2023, les vaccins antigrippaux et ceux contre la Covid-19 font l’objet d’une campagne conjointe, les 2 vaccins pouvant être coadministrés.

Quels vaccins sont recommandés pour les adultes ?

Le calendrier vaccinal énumère une longue liste de recommandations générales et spécifiques.

Parmi les recommandations générales, on trouve les vaccins suivants :

  • Covid-19, notamment pour les personnes à risques de complications,
  • Méningocoque C, jusqu’à 24 ans chez les adultes qui n’ont pas été vaccinés durant leur enfance,
  • Rappels DTP à 25 ans, 45 ans, 65 ans, puis tous les 10 ans.

Les recommandations particulières concernent entre autres :

  • Coqueluche, rappel jusqu’à 25 ans, rattrapage possible jusqu’à 39 ans, et vaccination des femmes enceintes et leur entourage à chaque grossesse,
  • Vaccins contre la grippe saisonnière, vaccination annuelle, de mi-octobre, pour les personnes à risques de complications ou de transmission,
  • Hépatite A, chez les personnes atteintes de maladies du foie, de mucoviscidose, chez les hommes homosexuels, et chez toute personne habitant avec une personne atteinte du virus,
  • Hépatite B, pour les mêmes populations, auxquelles s’ajoutent les consommateurs de drogues injectées, les personnes en attente d’une greffe, les personnes pouvant bénéficier de transfusions et autres produits dérivés, les proches des malades du virus ou porteurs de l’antigène,
  • Haemophilus influenzae B et méningocoque B, pour les personnes souffrant de de maladies du sang,
  • Pneumocoque, pour les personnes à risques d’infections graves.

Le vaccin contre la varicelle est également recommandé chez les adultes qui n’ont pas contracté la maladie pendant leur enfance et notamment les femmes souhaitant avoir un enfant et les proches de personnes immunodéprimées.

De façon plus globale, les personnes travaillant en contact avec des malades ou des personnes à risques (enfants, personnes âgées, etc.) doivent avoir un statut vaccinal à jour.

L’Assurance maladie ne prend pas en charge les vaccins, obligatoires ou recommandés, lorsqu’ils sont liés à des déplacements à l’étranger.

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Quelle prise en charge par la Sécurité Sociale pour les vaccins recommandés ?

L’Assurance maladie prend en charge, dans les mêmes conditions que les vaccins obligatoires, l’achat du vaccin dans les cas où il est recommandé :

  • Méningocoque B,
  • Papillomavirus,
  • Covid-19,
  • Rotavirus.

Ces vaccins sont remboursés à hauteur de 65 %, le reste étant pris en charge par la mutuelle ou la complémentaire santé.

Le taux de remboursement dépend parfois de la situation médicale ou de l’âge de la personne vaccinée. Ainsi, le vaccin contre la grippe saisonnière est pris en charge à 100 % dans les seuls cas où elle est recommandée, par exemple pour les personnes de plus de 65 ans. Dans les autres cas, elle n’est pas prise en charge par l’Assurance maladie.

L’injection est soumise à une prise en charge différente :

  • réalisée sur prescription médicale, par une infirmière : 60 %,
  • réalisée dans le cadre d’une consultation de sage-femme ou de médecin : 70 %.
  • vaccins contre la grippe saisonnière, dans les cas recommandés – vaccins en pharmacie : 70 %.

La prise en charge des vaccins avec ou sans ordonnance avec GMF

  • Si vous êtes bénéficiaire de la Complémentaire SANTÉ PASS : 
    Les vaccins prescrits et remboursés par l’Assurance maladie sont pris en charge à 100 %, quel que soit le niveau de vos garanties « soins courants ».
    S’ils ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie, vous pouvez être remboursé jusqu’à 70 euros par an en fonction du niveau de garantie choisi.
  • Si vous êtes bénéficiaire de la Surcomplémentaire :
    Les vaccins prescrits et remboursés sont pris en charge dès le niveau 1 des garanties « soins courants ».

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