Comment la Covid-19 a donné un coup d’accélérateur à l’école du futur

Soucieux d’assurer la continuité pédagogique pendant le confinement mais aussi dans le contexte sanitaire compliqué qui a suivi, les enseignants multiplient les initiatives pour esquisser les contours de l’école de demain.

Assurer la continuité pédagogique, vaille que vaille… Formulée au début du confinement par le ministère de l’Éducation nationale, cette consigne n’a pas été accompagnée de directives précises sur la manière de mettre en œuvre l’école à distance. Urgence oblige, priorité a été donnée à chaque enseignant de faire preuve d’autonomie et de créativité, avec Internet comme outil.

Pas simple quand on est soi-même peu à l’aise avec les technologies. Ou que l’on a en face de soi des familles mal équipées. « Beaucoup d’élèves devaient partager l’ordinateur de la maison avec leurs frères et sœurs, qui avaient eux-mêmes beaucoup de devoirs à faire. Il a aussi parfois fallu commencer par créer une adresse mail aux parents, qui n’en avaient pas. Et puis il y avait les problèmes de connexion internet trop lente, saturée ou de forfait 4G limité… », témoigne Brice Fabre, professeur des écoles à Alfortville (Val-de-Marne).

Vers une école plus interactive

Motivé par la situation exceptionnelle, la passion de son métier et un intérêt non dissimulé pour les outils numériques, l’enseignant n’a pas compté ses heures. Il a cherché, bidouillé, expérimenté. Et au final il a trouvé « l’outil parfait » : Padlet. « Je cherchais quelque chose d’intuitif, facile à utiliser par des enfants de dix ans, comme leurs parents, et qui me permette d’indiquer de manière claire les devoirs à faire, de poster les leçons à apprendre, de montrer comment tracer un triangle en vidéo, et d’ajouter des ressources pour aller plus loin : sons, quiz, liens internet, etc. Bref, de varier les formats et ainsi de continuer à capter l’attention des enfants, souvent plus intéressés par Youtube et les réseaux sociaux que par la grammaire », explique l’enseignant, pour qui le challenge était de ne perdre aucun élève en cours de route. Mission relevée haut la main ! L’application a tellement convaincu le professeur qu’il continue de l’utiliser aujourd’hui, en support de sa classe, pour aider les élèves en difficulté, permettre aux absents de rattraper leur retard, et surtout garder le lien avec les familles. « Cela permet aux parents de savoir sur quel sujet travaille leur enfant et comment l’aider s’il est en difficulté. Depuis le confinement, les familles n’hésitent d’ailleurs plus à me solliciter directement par mail », se félicite-t-il, même si cela s’avère parfois intrusif et chronophage. « Cela représente en moyenne une à deux heures de travail en plus par jour », concède-t-il. Sans compter la recherche de nouveaux outils numériques, pour continuer à surprendre et intéresser les élèves.

Combien sont-ils comme Brice à avoir systématisé l’utilisation du numérique dans leur enseignement à la suite du confinement ? Difficile de le savoir, tant les initiatives sont individuelles, protéiformes, et bricolées avec les moyens du bord, au prix de quelques nuits blanches. Mais certains sont devenus de véritables stars des réseaux sociaux, à l’instar d’Yvan Monka, professeur de mathématiques au lycée Robert-Schuman à Haguenau (Bas-Rhin), et pionnier du genre avec sa chaîne « Maths et Tiques », qui dépasse désormais le million d’abonnés sur Youtube – dont 300 000 gagnés depuis le 17 mars. Ou encore Marie-Solène Letoqueux, professeure de petite section de maternelle en Ille-et-Vilaine, qui a conquis 100 000 fidèles depuis le lancement de sa chaîne « La maîtresse part en live » en plein confinement.

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Prévention routière : GMF en pole position sur le digital

Sur GMF.fr, les enseignants ont désormais accès à deux outils pédagogiques destinés à préparer leurs élèves à l’Attestation de Première Éducation à la Route (APER) et l’Attestation Scolaire de Sécurité Routière (ASSR). Ils y trouveront également « Vies Éclatées », un recueil photographique avec de jeunes blessés de la route.

 

Vers une école plus ouverte

Si pour eux, le numérique est sans conteste l’allié de l’école du futur, d’autres professeurs ont décidé de miser sur la classe en extérieur – c’est-à-dire dans les cours de récréation, les parcs, les jardins publics, stades, terrains de foot, forêts, etc. – quelle que soit la météo. Une pratique pédagogique déjà courante au Danemark, en Belgique, en Suisse, et en Ecosse (où elle est même inscrite au programme officiel) et popularisée par la crise de la Covid-19 en France. L’idée ? Profiter du lourd protocole sanitaire imposé depuis la rentrée aux établissements scolaires - avec notamment le respect des distances sociales et l’aération régulière des locaux - pour sortir les élèves et les faire travailler différemment.

« Être dehors c’est bon pour la santé physique et psychique, ça favorise le développement cognitif, émotionnel et moteur des enfants », argumentaient des chercheurs, enseignants, formateurs et acteurs associatifs, en avril, dans une tribune parue en avril dans Le Monde et largement relayée sur les réseaux sociaux. Neuf mois plus tard, force est de constater qu’il se passe quelque chose. Alors que le ministère a plusieurs fois loué les vertus de la classe en plein air, livres, groupes de discussion en ligne et formations ad hoc se multiplient un peu partout.

Professeur des écoles en CM1-CM2 dans un petit village des Landes, Frédérick Heissat a décidé de sauter le pas à la rentrée, en « sortant » ses élèves à raison d’une demi-journée par semaine. L’occasion de faire des mathématiques en mesurant la circonférence des arbres du verger voisin, du français en allant dire des poèmes aux passants, ou encore de l’histoire en cherchant les restes de l’âge industriel. Une manière de booster « des intelligences non travaillées à l’école : intelligence visuo-spatiale, intelligence kinesthésique, intelligence naturaliste, etc. », explique l’enseignant sur le groupe Facebook « Profs en transition ». De quoi redonner confiance à tous les enfants, y compris les plus en difficulté… et contrebalancer l’excès d’écrans que l’entrée du numérique à l’école pourrait engendrer.

 

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