Motivé par la situation exceptionnelle, la passion de son métier et un
intérêt non dissimulé pour les outils numériques, l’enseignant n’a pas
compté ses heures. Il a cherché, bidouillé, expérimenté. Et au final il a
trouvé « l’outil parfait » : Padlet. «
Je cherchais quelque chose d’intuitif, facile à utiliser par des
enfants de dix ans, comme leurs parents, et qui me permette d’indiquer
de manière claire les devoirs à faire, de poster les leçons à
apprendre, de montrer comment tracer un triangle en vidéo, et d’ajouter
des ressources pour aller plus loin : sons, quiz, liens internet, etc.
Bref, de varier les formats et ainsi de continuer à capter l’attention
des enfants, souvent plus intéressés par Youtube et les réseaux sociaux
que par la grammaire
», explique l’enseignant, pour qui le challenge était de ne perdre aucun
élève en cours de route. Mission relevée haut la main ! L’application a
tellement convaincu le professeur qu’il continue de l’utiliser aujourd’hui,
en support de sa classe, pour aider les élèves en difficulté, permettre aux
absents de rattraper leur retard, et surtout garder le lien avec les
familles. «
Cela permet aux parents de savoir sur quel sujet travaille leur enfant
et comment l’aider s’il est en difficulté. Depuis le confinement, les
familles n’hésitent d’ailleurs plus à me solliciter directement par
mail
», se félicite-t-il, même si cela s’avère parfois intrusif et chronophage.
« Cela représente en moyenne une à deux heures de travail en plus par
jour
», concède-t-il. Sans compter la recherche de nouveaux outils numériques,
pour continuer à surprendre et intéresser les élèves.
Combien sont-ils comme Brice à avoir systématisé l’utilisation du numérique
dans leur enseignement à la suite du confinement ? Difficile de le savoir,
tant les initiatives sont individuelles, protéiformes, et bricolées avec
les moyens du bord, au prix de quelques nuits blanches. Mais certains sont
devenus de véritables stars des réseaux sociaux, à l’instar d’Yvan Monka,
professeur de mathématiques au lycée Robert-Schuman à Haguenau (Bas-Rhin),
et pionnier du genre avec sa chaîne « Maths et Tiques », qui dépasse
désormais le million d’abonnés sur Youtube – dont 300 000 gagnés depuis le
17 mars. Ou encore Marie-Solène Letoqueux, professeure de petite section de
maternelle en Ille-et-Vilaine, qui a conquis 100 000 fidèles depuis le
lancement de sa chaîne « La maîtresse part en live » en plein confinement.