Rites funéraires : et dans d'autres cultures du monde ?

Les rites funéraires sont culturels. Ils sont parfois très différents. Quatre exemples intéressants au Japon, au Tibet, au Mexique et au Mali.

Les rites funéraires sont un élément culturel primordial, l’un des plus étudiés dans les civilisations. Cela fait même souvent partie des seuls indices qu’on peut encore trouver et comprendre quand on étudie de très anciennes civilisations.

A l’heure actuelle dans le monde et contrairement à ce que l’idée de globalisation pourrait suggérer, les coutumes varient selon les pays. Bien entendu, certains éléments se retrouvent dans le monde moderne, comme les manières d'enterrer les morts. Certains éléments varient néanmoins, que ce soit la manière d'appréhender la mort d'un proche, l'enterrement ou même l'idée de mort en général. Voici quatre exemples particulièrement intéressants.

Afrique : le rite funéraire chez les Dogons

Les rites funéraires varient beaucoup en Afrique selon la géographie. En Afrique de l'Ouest, plus exactement au Mali, on trouve par exemple les Dogons. Ils habitent une région située à l'ouest du Niger, appelée simplement Pays Dogon. Ils seraient environ 700 000 personnes. Ce sont principalement des cultivateurs et ils échangent en plusieurs langues.

Le rite funéraire dure plusieurs années

Les rites funéraires ne sont pas les mêmes qu'en France, au sens où tout ne se fait pas en même temps. Une première étape est l’enterrement ou plutôt le dépôt du corps du défunt : on va laver le corps du mort et on le laisse ensuite dans les failles des falaises, qui font office de cimetière à l’air libre.

Cela ne s’arrête pas là car les Dogons considèrent que l'âme du défunt continue de errer dans la maison. Quelques mois après le décès, le village organise des funérailles de manière à faire un hommage au défunt. On considère alors que l'âme erre dans le village.

Le dama intervient plus tard et il s'agit d'un événement collectif. On l'organise tous les 3 à 5 ans et il concerne toutes les personnes décédées les années précédentes. Pendant trois jours, on appelle alors les âmes à rejoindre celles des ancêtres, tout en portant des masques et en défilant dans le village. Le deuil est alors terminé.

Au Tibet, les rites funéraires varient selon le climat, ou l'argent

Au Tibet, on enterre rarement les morts. En partie à cause du climat, le sol étant gelé. La plupart du temps on réserve l'enterrement aux criminels et aux personnes décédées de maladies. Certains considèrent aussi que l'enterrement gêne la réincarnation.

Le rite funéraire est lié aux éléments :

  • les funérailles célestes sont liées à l'air,
  • les funérailles de l’eau sont liées à l'eau,
  • l'enterrement est lié à la terre,
  • la crémation est liée au feu.

Le statut du défunt a ensuite beaucoup d'importance. On utilise l'embaumement pour les plus hauts dignitaires religieux et la crémation pour les personnalités, dont les lamas.

Dans tous les autres cas de figure, on offre le corps à la nature, le don étant un principe du bouddhisme.

Certains, pauvres ou errants, déposent leurs morts sur des rochers élevés. Deux types de funérailles ont lieu pour les autres. Certains pratiquent les funérailles de l'eau, qui concernent souvent les gens pauvres. Les funérailles célestes sont les plus courantes, se pratiquant de préférence sur des rochers sacrés. Le corps est disséqué, les os broyés et le tout est laissé aux animaux sauvages.

Au Japon, les obsèques coûtent très cher

Les familles japonaises dépensent en moyenne plus d'argent que toutes les autres au monde pour les funérailles. Les obsèques coûtent environ 4 millions de yens (à peu près 30 000 euros). Cela s'explique notamment par une densité de population forte, induisant un manque de place dans les cimetières. On n’enterre pas les corps directement pour ne pas qu’ils pourrissent.

Les funérailles se font en plusieurs fois. Juste après la mort, on procède à la veillée funèbre. Les proches appliquent ce qu'on appelle "l’eau du dernier moment". C’est-à-dire un liquide pour humidifier les lèvres du mort afin qu’il se réincarne. On place aussi de gauche à droite des fleurs, de l'encens et une bougie. On console le mort pour lui dire de partir et on place entre ses mains un chapelet bouddhiste, le juzu, composé de 108 perles, pour 108 karmas. L'âme du mort renonce aux désirs terrestres pour embrasser la vertu.

Des rites inspirés par les tendances religieuses

Le fils aîné prévient les autorités du décès et organise les obsèques. On lave le corps du défunt, on l'habille, on utilise même parfois la thanatopraxie pour modifier l'allure du corps.

On va ensuite procéder à une crémation, à la suite de laquelle les os et cendres sont récupérés et placés dans une urne, dans l'ordre des pieds à la tête. On garde cette urne sur un autel consacré dans la maison familiale pendant 49 jours. Enfin on enterre l'urne dans un caveau familial, le haka, au pied d'un monument en pierre.

Au Mexique, la mort est fêtée

Dans l'exemple du Mexique, ce n'est pas particulièrement l'épisode de la mort ou même l'enterrement qui suscite l'attention, mais plutôt le fait que tout le pays vit avec la mort, et que cela n'a rien de particulièrement glauque.

La mort peut être considérée comme un symbole à part entière du pays. Elle est surnommée "le totem national du Mexique", ce qu'explicite Claudio Lomnitz dans Idea de la muerte en México.

L'écrivain Octavio Paz écrivait même dans Le labyrinthe de la solitude que "Le Mexicain fréquente [la mort], la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle. Certes, dans cette attitude, il y a peut-être autant de crainte que dans l’attitude des autres hommes ; mais au moins le Mexicain ne se cache pas d’elle, ni ne la cache ; il la contemple face à face avec impatience, dédain ou ironie."

Au Mexique, la mort est pensée comme une étape, et ce dès la période préclassique, des centaines d’années avant l’an 0. C’est un passage avant la renaissance.

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