1 Français sur 6 est aujourd’hui aidant familial
Aujourd’hui, 1 Français sur 6 est aidant familial. Ils sont 75 % à se déclarer surmenés devant la difficulté de concilier leur rôle avec leurs vies professionnelle, personnelle et familiale. 20 % seraient même au bord du burn-out. Trop souvent oubliés, les jeunes aidants représentent aussi 500 000 personnes. Enfants, adolescents ou étudiants en charge d’une personne malade, ils ont du mal à poursuivre leurs études et construire leur vie d’adulte. Or le vieillissement de la population risque de voir la situation empirer. Selon la DREES, 1 actif sur 4 sera en effet aidant en 2030.
Des premières mesures lancées sur le territoire
Conscientes de cette situation, les associations s’organisent. En 2008, des professionnels du secteur médico-social ont par exemple créé la Maison des Aidants®. Celle-ci propose notamment aux aidants une boîte à outils composée de guides utiles au quotidien : lois, droits, aides, prévention de l’épuisement, etc. Elle intervient également auprès des professionnels en développant des programmes de formation pour mieux faire connaître la situation des aidants.
À Lyon, une « maison de répit » a par ailleurs ouvert ses portes grâce à la Fondation France-Répit. Elle accueille pendant quelques jours la personne souffrante, avec son aidant ou non, pour permettre à ce dernier de se reposer et de trouver du soutien auprès d’une équipe médicale. Depuis son ouverture, la maison croule sous les demandes au point d’envisager l’extension du projet à douze régions d’ici cinq ans, en lien avec les pouvoirs publics.
Avec plus d’un aidant sur deux qui est un actif, les entreprises commencent elles aussi à s’impliquer. Aménagement des horaires, télétravail, congé spécifique, elles sont de plus en plus nombreuses à prendre en compte la situation de leurs salariés pour leur permettre de poursuivre sereinement leur carrière professionnelle.
Vers une meilleure reconnaissance du statut d’aidant
Et au niveau de l’État ? Depuis quelques années, les pouvoirs publics se mobilisent pour venir en aide aux aidants et reconnaître leur travail qui participe de la solidarité nationale. Certaines actions ont ainsi été mises en place, comme la création du statut de proche aidant en 2016, une « aide au répit » (environ 500€ par an) et un congé proche aidant. Mais des efforts restent à faire.
Un plan national, porté par le ministère de la Santé devrait ainsi être bientôt dévoilé. Ce programme prévoirait l’injection de 500 à 600 millions d’euros supplémentaires pour la prise en charge de la dépendance. Il comprendrait notamment l’indemnisation d’ici 2020 du congé proche aidant, qui permet d’interrompre sa carrière 3 mois pour s’occuper d’une personne handicapée ou âgée. Des droits à la retraite pour celles et ceux ayant dû s’arrêter de travailler seraient également en discussion. Des mesures qui vont dans le bon sens mais qui restent insuffisantes selon les associations d’aidants qui réclament notamment une véritable aide financière et/ou matérielle, des formations, un aménagement du temps de travail, et l’instauration d’un droit au répit.