Coupe du Monde de Rugby 2023 : un dispositif d’assistance médicale exceptionnel

Pour minimiser les risques liés à la pratique du rugby, une des priorités du management de la Coupe du Monde de Rugby France 2023 sera la protection et la santé de tous les joueurs. Le docteur Joël Cléro, médecin urgentiste de formation, a pour mission de « médicaliser » la compétition. Il nous entraîne dans les coulisses de la préparation.

Des personnels formés et certifiés

Pouvez-vous nous décrire le dispositif médical prévu pour la Coupe du Monde de Rugby 2023 ?

En termes de ressources humaines, la configuration d’un dispositif type pour le Tournoi des VI Nations comprend une équipe de coordination et, pour chaque moitié de terrain, une équipe de secours composée d’un médecin urgentiste, d’un infirmier formé à la médecine d’urgence, de quatre secouristes professionnels et de deux ambulanciers. Soit 16 personnes pour un terrain entier. Auxquelles il faut ajouter une équipe de médecins spécialistes sur les gradins : un neurochirurgien, un chirurgien maxillo-facial, un orthopédiste, un anesthésiste-réanimateur, un kinésithérapeute, un infirmier coordinateur, un médecin urgentiste. Au total, cela représente donc 24 personnes prêtes à intervenir en cas de blessure d’un joueur - soit un pool de 40 professionnels de l’urgence en tenant compte des remplacements. Pour la Coupe du Monde de Rugby 2023, comme les matchs se disputeront dans 9 villes, 360 personnes seront mobilisées.

 

Ces personnes vont-elles bénéficier d’une formation spécifique ?

Professionnels de santé et secouristes ont été (ou vont être) formés et certifiés par World Rugby, l'organisme international qui organise l’ensemble des compétitions mondiales de rugby. Cette formation comprend des sessions de e-learning évaluées par un QCM, une ou deux journées pédagogiques en présentiel, et plusieurs sessions pratiques. L’objectif : savoir prendre en charge les accidents potentiels et gérer les blessés, connaître la réglementation antidopage… La certification obtenue donne le droit d’intervenir sur n’importe quel terrain de rugby, partout dans le monde, pendant 3 ans.
 

La prévention, la surveillance et la vigilance permettent de diminuer les risques.
Docteur Joël Cléro Médecin urgentiste

Une prévention accrue

Quels sont les principaux points de vigilance ?

Les équipes médicales devront porter une grande attention à l’égard des commotions. Un médecin en loge sera chargé de scruter toutes les actions à l’aide des douze caméras de surveillance. En cas de choc à la tête, le protocole est clair : le joueur doit sortir pour passer un test « commotion » ; s’il échoue ou si le médecin indépendant estime que le joueur a montré des symptômes de commotion sur le terrain, interdiction de retourner au jeu. Il repassera quoi qu'il arrive un second test plus poussé à la fin du match puis trois jours après la rencontre. En cas de commotion avérée, le joueur doit s’astreindre à un repos strict pendant un minimum de douze jours et ne pourra reprendre la pratique qu'en absence de tout symptôme. La prévention, la surveillance et la vigilance permettent de diminuer les risques.*

 

Médicaliser un tel évènement demande une certaine logistique...

En effet ! Chaque stade disposera d’un équipement de réanimation et de secours dignes d’un service d’urgence, ainsi que d’une salle de chirurgie et d’une salle de réanimation où l’on pourra réaliser anesthésies générales, radiographies, échographies, chirurgie, etc. Si des examens plus importants sont nécessaires (scanner, IRM, bloc opératoire…), les blessés seront évacués vers l’un des 9 hôpitaux de proximité partenaires de l’évènement (1 hôpital par ville participante), via l’une des deux ambulances dédiées pour chaque stade.

 

Cette importante mobilisation médicale ne risque-t-elle pas de désorganiser les établissements de santé ?

Non, car il n’y a que 4 à 6 matchs par ville, joués en fin de journée et en fin de semaine. Finalement, les professionnels de santé ne seront mobilisés que quelques heures par semaine.
 

La Fondation Ferrasse soutient financièrement les joueurs blessés

Depuis 1990, la Fondation Albert Ferrasse-Fédération Française de Rugby apporte son aide financière aux joueurs de rugby blessés au cours d’un match ou sur le trajet entre leur domicile et le stade, et dont le taux d’incapacité permanente est d’au moins 66 %. Ce soutien leur permet d’acheter du matériel spécifique (fauteuil roulant par exemple), du matériel informatique, et de financer les travaux d’aménagement de leur domicile et/ou de leur véhicule.

Les engagements solidaires de GMF pour le rugby

Le dispositif en images

  1. Exercice en situation réelle

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  2. Avoir les bons gestes

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  3. Prendre toutes les précautions

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