Stéphanie Mazza, chercheur : « Avec l’âge, le sommeil devient naturellement plus léger »

Alarm clock on bedside table with woman sleeping on background

À tout âge, le sommeil permet au corps et au cerveau de récupérer, de consolider les apprentissages, et de stimuler la protection immunitaire contre les infections.

« La principale fonction du sommeil est de restaurer tout ce qui a été usé par les activités d’éveil pour affronter une nouvelle journée  »

résume Stéphanie Mazza, enseignant-chercheur à l’Université Lyon 1 (laboratoire HESPER). 

Mais saviez-vous que nos besoins en sommeil varient en fonction de notre âge ? Démonstration. 

Compris entre 14 et 17 heures chez un bébé, ils passent à 9-11 h à partir de 6 ans jusqu’à l’âge adulte. « Contrairement à ce qu’ils croient, les adolescents ont les mêmes besoins, souligne la spécialiste. En revanche, ils ont physiologiquement moins de facilités à s’endormir, ce qui entraîne un décalage de phase et induit un déficit de sommeil d’environ 2h par jour ». Chez les plus petits, ce sont plutôt les cauchemars (38 %) ou les réveils nocturnes (23 %) qui perturbent les nuits, mais les résultats le lendemain sont les mêmes : somnolence, irritabilité, baisse de l’attention et troubles du caractère. 

À l’âge adulte, le sommeil est tout aussi précieux puisqu’il aide à lutter contre le vieillissement cellulaire. « Toutes les cellules de l’organisme vont profiter du sommeil pour se débarrasser de leurs toxines », explique Stéphanie Mazza. Il permet, aussi, de réguler l’humeur, l’appétit et de contrer les effets du stress. En-dessous de 6h/nuit, on s’expose à un risque d’obésité, de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire et de dépression à long terme.

Avec l’âge, « le sommeil devient naturellement plus léger car les besoins en sommeil profond, nécessaires à la maturation du cerveau, diminuent », souligne Stéphanie Mazza. Certains troubles deviennent en outre plus fréquents avec l’âge (apnées, insomnies, syndrome des jambes sans repos, réveils nocturnes). Résultat : « le sommeil des seniors est plus facilement interrompu », avec pour conséquences une baisse de la vigilance et une somnolence diurne qui exposent à des accidents domestiques ou de la circulation. Des siestes deviennent nécessaires pour récupérer.

Nos conseils pour mieux dormir

Quel que soit l’âge, bien dormir repose avant tout sur une bonne hygiène de vie, qu’il convient d’adopter 7 jours par semaine, rappelle Stéphanie Mazza :

  • Ayez un rythme de vie régulier, y compris le week-end : couchez-vous à la même heure tous les soirs et filez au lit aux premiers signes de fatigue (bâillements, paupières lourdes...) ;
  • Pratiquez une activité physique en début de journée, idéalement en extérieur pour profiter de la lumière ; les endorphines sécrétées par votre cerveau vont favoriser la relaxation ; 
  • N’hésitez pas à faire des siestes, mais limitez leur durée à 20 minutes ;
  • Évitez les écrans, surtout le soir, car leur lumière envoie un signal d’éveil au cerveau qui retarde l’endormissement ;
  • Évitez de consommer des excitants (café, thé, alcool) après 16 h, et dînez léger.
     

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22 à 29 %
des enfants de 3-4 ans
ont des problèmes de sommeil,
15 % ont des difficultés
d’endormissement et 23 %
se réveillent régulièrement

Pour 13 %
des 25-45 ans,
dormir est une perte
de temps

1/3
des adultes n’est pas 
satisfait de ses nuits

6 h 41
c’est la durée moyenne
de sommeil pendant
la semaine

44 % des Français
se connectent sur internet ou
les réseaux sociaux avant de 
s’endormir

Plus d’1/3
des Français
dort moins de 6 h /nuit

Les Français dorment
en moyenne
1 h 30 de moins
qu’en 1970

10 % des Français 
souffrent de somnolence
diurne excessive

Sources : 
•    Entretien avec Stéphanie Mazza, enseignant-chercheur à l’Université Lyon 1 (laboratoire HESPER), co-auteur d’un programme d’éducation au sommeil conçu avec des enseignants : « Memetonpyj » (disponible gratuitement sur www.memetonpyj.com), qui explique en 8 séances à quoi sert le sommeil. 
•    Réseau Morphée
 

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