Tout ce qu'il faut savoir sur l'opération Sentinelle

Créée en janvier 2015, l’opération sentinelle fait beaucoup parler d’elle. Il s’agit d’un dispositif de grande ampleur, qui évolue au fil des mois. Présentation d’un rempart contre le terrorisme.

Plan Vigipirate

Voici presque vingt ans, un dispositif d’alerte relevant du premier ministre était lancé. Sous forme de circulaire, il répondait aux vagues d’attentats terroristes commis par des organisations extrémistes ou séparatistes. Nous sommes en 1978, année de naissance de l’ancêtre de Vigipirate. Vigipirate, pour VIGIlance et Protection des Installations contre les Risques d'Attentats Terroristes à l'Explosif.

En 1991, au moment de la guerre du golfe, le premier plan Vigipirate est mis en œuvre de janvier à avril.  Depuis les attentats de 1995 à Paris, la France est sous le régime Vigipirate. Le plan a été révisé en 2016, afin de faire face à la menace particulièrement élevée. Il s’agit toujours de vigilance, de prévention et de protection, il s’agit surtout, pour l’ensemble des Français, d’une posture permanente de sécurité.

Sentinelle en renfort

Après les attentats de janvier 2015, le plan Vigipirate a été placé en « alerte maximale ». Son renforcement s’est accompagné de la création de l’opération Sentinelle par le président François Hollande. Cette opération a été déployée par l’armée. Elle concerne, au plus fort des tensions, dix mille militaires (6000 en Ile de France et 4000 en province) mais cela peut varier selon les périodes.

Rôle des soldats Sentinelle

Postés ou en patrouille, ils assurent la protection des zones sensibles. Généralement, ces soldats sont formés pour protéger les citoyens des agressions terroristes, dissuader et nous protéger contre l’ensemble des risques et des menaces. Ils ont reçu un entraînement intense afin de rester vigilants et opérationnels malgré le poids de l’équipement, leur temps de présence, la longueur des marches…

Evolution

Sentinelle devait être une opération courte mais elle s’installe dans la durée. Le gouvernement a souhaité un réajustement, pour plus de flexibilité et de réactivité. Ainsi, depuis octobre, le dispositif sentinelle a été réévalué. Dans le détail, les patrouilles sont plus aléatoires et mieux réparties. Sentinelle repose désormais sur trois niveaux :

  1. un «  dispositif permanent » (sécurisation de sites sensibles, touristiques, des écoles…) concerne 3500 soldats
  2. un « échelon de renforcement planifié », 3500 soldats mobilisables sur de grands événements occasionnels, comme des manifestations sportives ou saisonniers type rentrée scolaire ou fêtes de fin d’année.
  3. une « réserve stratégique » de 3000 hommes.

Sans oublier les 15 000 personnes mobilisables dans le cadre de la réserve opérationnelle. D’ailleurs, d’ici l’été 2018, 11 000 recrues de l’armée devraient être formées.

Rempart et cible

Depuis 2015, les soldats de sentinelle sont régulièrement pris pour cible. Tout comme les autres militaires et les policiers, ils subissent fréquemment des attaques. Le rôle de rempart contre le terrorisme de la formation Sentinelle est incontestable. Et son intérêt psychologique, pour l’ensemble de la population, est majeur. En revanche, il est difficile de ne pas se demander, vu le nombre d’agression que ces soldats subissent, si le coût humain de cette opération n’est pas un peu élevé.

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