6 questions à Florence Rizzo, co-fondatrice de l'association Synlab

SynLab, dont Florence Rizzo est co-fondatrice et directrice, accompagne les acteurs éducatifs pour intégrer davantage les dimensions humaines et sociales dans leurs pratiques. Elle est notamment à l'origine du dispositif Fête des profs qui se déroule durant tout le mois de juin.

Quel est l’objet de SynLab que vous avez créé en 2012 ?

Fédérant enseignants, chercheurs et designers, SynLab vise à développer la recherche, la formation et l’accompagnement des acteurs éducatifs (enseignants, chefs d’établissement…). Notre objectif est de promouvoir une éducation plus coopérative, créative et empathique. Nous menons notamment des actions de formation initiale et continue pour accompagner les enseignants de façon différente en leur donnant des outils afin d’être en capacité d’agir.

Quels manques constatez-vous dans notre système éducatif ?

Les apports de la recherche ne le pénètrent pas assez. Il existe une forte transmission des savoirs disciplinaires – ce qui est positif – mais pas assez des dimensions humaines et sociales de l’apprentissage. Notre retard sur d’autres pays est important. L’enjeu consiste donc à faciliter la création de parcours personnalisés pour chaque enfant et à former les enseignants à devenir des facilitateurs de l’émergence des contenus par les élèves plutôt que simplement des transmetteurs de savoirs.

Quelle est la spécificité de votre association ?

Nos actions sont multiples : formation, création d’outils pédagogiques, de moocs pour de la formation à distance ou de dispositifs comme Bâtisseurs des possibles ou la Fête des profs. 

Pas formatés sur une vision idéologique, nous sommes interdisciplinaires et multi-compétences. Nous pensons qu’il n’y a pas d’innovation possible sans co-construction avec les acteurs du système éducatif. Nous avons reçu le label « la France s’engage », initiative présidentielle qui récompense les meilleurs projets, et avons gagné récemment un appel à projet e-FRAN sur le numérique. 

La 2ème édition de la Fête des profs se tient actuellement. En quoi consiste cette initiative ?

En 2015, à l’occasion des 20 ans de la journée mondiale des enseignants de l’Unesco, je me suis rendu compte que personne n’en avait entendu parler en France. Cela est révélateur d’un souci entre la société civile et les enseignants. Nous avons donc voulu montrer la relation enseignants/enseignés sous un nouveau jour en créant une fête simple et populaire.

Chaque citoyen a eu dans sa vie un enseignant qui l’a marqué et aidé à faire des choix. La Fête des profs, de l’école primaire à l’université, permet de leur dire « merci » en reconnaissant leur place dans la société et la construction de soi. Cette valorisation a probablement beaucoup de valeur pour les enseignants.

L’accueil est-il positif ?

Notre plateforme recueille de nombreux témoignages de personnes, célèbres ou pas. Sur le terrain, l’accueil est positif avec de nombreuses initiatives intéressantes. Les enseignants sont touchés de constater leur utilité auprès des élèves. De même, les nombreux retours presse véhiculent un message positif autour de la profession d’enseignant. Cela fait du bien et change du « prof bashing » !

Quel est l’apport du partenariat avec la GMF sur le dispositif de la Fête des profs ?

En cohérence avec sa communauté naturelle de fonctionnaires, et particulièrement d’enseignants, la GMF a choisi cette année de soutenir la Fête des profs. Nous sommes ravis de ce nouveau partenariat. L’aide de cet acteur national va contribuer à développer le dispositif dans toute la France et à ne pas se limiter à l’Ile-de-France. Il nous permettra aussi de construire des projets plus ambitieux pour l’avenir. 

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