Les nouvelles formes d’interventions de l’Etat

Nationaliser, privatiser, entrer au capital, protéger, réguler… Comment l’Etat français intervient-il dans les grandes entreprises françaises et pourquoi ? Voici quelques éléments de réponse.

1945 et son héritage

La seconde guerre mondiale est sans doute l’élément fondateur de notre façon de penser l’Etat et son rôle. Face à un pays détruit, il n’y avait pas beaucoup de solutions : il fallait le reconstruire. L’Etat français s’y est attaché. Il a pris en charge la santé, la sécurité, l’éducation, les transports, la fourniture d’énergie, les communications.... Il a même créé une école d’excellence pour former ceux qui feraient fonctionner cet état centralisé : l’ENA. Aujourd’hui, l’Etat continue d’administrer pleinement certains de ces services publics, parmi ses grandes missions, on peut nommer la santé et l’accès aux soins, la justice, l’éducation et la sécurité du territoire.

Les premières crises

1973 et 1979 sonnent le glas d’une longue période de prospérité économique. Avec les crises pétrolières, l’inflation galope et le taux du chômage explose. Pour contrer ce marasme économique, le gouvernement tente une politique de relance de la croissance, entre 1981 et 1983. Elle s’accompagne d’une vague de nationalisation d’entreprises, dont 39 banques. Cependant, dès 1986, l’Etat commence à se désengager des secteurs concurrentiels : ce sont les premières privatisations en France, comme un peu partout en Europe. Objectifs : permettre l’ouverture du marché européen. Et réduire la dette publique. Depuis cette époque, le nombre d’entreprises publiques a été divisé par deux.

Mondialisation et régulation

Durant les années 1990, le développement de la finance de marché et la mondialisation des échanges battent leur plein. L’idée même d’un état fort semble archaïque. Cependant, depuis 2005, l’Etat met en œuvre une politique de protection des entreprises jugées comme stratégiques pour l’économie française. La finalité : les mettre à l’abri des marchés financiers et influer sur leur stratégie. Et, au moment de la crise financière de 2008, son intervention est salutaire.

Epoque EPIC

Aujourd’hui, l’Etat est devenu un actionnaire à part entière, sa finalité n’est pas de s’enrichir mais de protéger et de faire fructifier le patrimoine des Français. Pour l’incarner, il a créé une Agence des participations de l’Etat (APE). Sa participation est plus ou moins importante. Dans certaines sociétés, comme GDF-Suez, il se contente d’être actionnaire principal. Dans d’autres, dites sociétés d’économies mixtes (SEM) il est l’actionnaire majoritaire et détient entre 51 et 85 % du capital. Et enfin, dans les entreprises publiques, l’Etat est actionnaire unique.

Ces entreprises publiques sont scindées en deux catégories :

  • Les établissements publics d’administration (EPA), comme Pôle Emploi, qui ont surtout des missions d’action sociale. 
  • Les établissements publics à caractère industriel ou commercial (EPIC), comme la SNCF, qui produisent et commercialisent des biens ou des services.

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