Antoine Billot, lauréat du Prix Littéraire Europe 1-GMF avec Le soldat Ulysse

De gauche à droite : Jérôme Roncoroni, Thierry Derez, Antoine Billot, Constance Benqué, Nicolas Carreau / © J.Thalabas

GMF et Europe 1 dévoilent le lauréat de la 3ème édition de leur Prix Littéraire qui récompense des œuvres célébrant le collectif, la solidarité et l’humain.

Pour l’édition 2022, parrainée par Nicolas Carreau, spécialiste littéraire d'Europe 1, cinq ouvrages portés par des personnages, héros du quotidien, qui s’engagent au service des autres et œuvrent à rendre la société plus humaine, étaient sélectionnés.
Après délibération du jury, le Prix Littéraire Europe 1-GMF a été décerné à Antoine Billot pour son ouvrage Le soldat Ulysse aux éditions Gallimard. Une histoire prenante sur la mémoire, la reconstruction et la résilience. 
Co-présidé par Constance Benqué (Présidente de Lagardère News) et Thierry Derez (Président de GMF et Président-Directeur général du groupe Covéa), le jury est composé de personnalités issues du monde des Lettres et de la Haute Fonction Publique, de GMF, d’Europe 1 et de 2 auditrices de la station.

« Nous sommes fiers de soutenir ce Prix qui met en exergue des valeurs qui nous sont chères, des héros discrets, des parcours de vie altruistes. Plus que jamais la lecture est indispensable à nos vies, à notre liberté »

Thierry Derez,
Président-Directeur général du groupe Covéa

Parole au lauréat

Sans titre-3.jpg Comment l’idée de cette histoire vous est-elle venue ? 
J’avais envie d’écrire sur la guerre de 14-18, et je suis tombé sur l’histoire de ces six soldats amnésiques, dont le ministère des Anciens Combattants a publié le portrait, en appelant leurs proches à se manifester. Le sort de l’un d’eux, nommé par les médecins Anthelme Mangin, décrit par l’historien Jean-Yves Le Naour, m’a particulièrement ému. Une vingtaine de familles l’ont reconnu formellement, au point d'engager des procès pour faire admettre qu'il s'agissait bien de leur « disparu ». Après des années d’enquête, la justice a fini par se prononcer en faveur de la famille Monjoin. En 1938, Anthelme Mangin devient officiellement Octave Monjoin. Mais les procès ont duré trop longtemps : son père est décédé quelques semaines après le retour du malheureux, rapidement suivi de son frère. Devenu orphelin, Octave Monjoin est finalement hospitalisé à Saint-Anne, où il meurt de faim en 1941, comme environ 45 000 malades mentaux puisque les nazis avaient décidé de ne pas les nourrir.

Dans votre livre, vous avez décidé de ne pas choisir entre les deux familles qui se disputent le soldat Ulysse. Pourquoi ?
En effet. Une famille parait plus crédible au terme du livre, mais ce n’est pas totalement clair. C’est volontaire. La conclusion du livre, c’est Milosz, le médecin qui accompagne Ulysse, qui la fait, en disant que le plus important pour Ulysse c’est peut-être moins de recouvrer son identité première que de trouver une famille dans laquelle il se sentira bien et pourra se remettre de son calvaire. Parce qu’après quatre années de guerre, il ne sera de toute façon plus jamais celui qu’il était.

On le voit aujourd’hui avec ces anciens soldats souffrant de troubles du stress post-traumatique… 
Tout à fait. Les tests ADN permettraient aujourd’hui de retrouver en quelques minutes l’identité d’un soldat amnésique, mais que signifie retrouver son identité lorsque la personne a été totalement transformée par la guerre ?

Votre livre parle aussi de l’importance de l’identité administrative. Sans elle, nous ne sommes plus rien…
Tout à fait. Très rapidement, il a fallu savoir qui allait payer pour le séjour d’Anthelme Mangin à l’hôpital psychiatrique. La direction s’est alors tournée vers le ministère des Pensions. Ce dernier l’a redirigé vers la région de Rodez, disant que rien ne permettait de prouver qu’il soit bien originaire de cet endroit… Bref, tout le monde se renvoyait la balle. Et je trouve absolument terrifiant qu’un soldat qui s’est sacrifié pour son pays, ait juste eu en retour de l’administration : « Vous n’existez pas, vous ne rentrez pas dans les cases, on ne peut rien pour vous ». Non seulement, il ne pouvait pas toucher de pension, mais en plus il devenait une charge pour la société qui ne savait pas quoi en faire. 

En quoi le fait d’être récompensé par GMF, qui véhicule des valeurs d’humanité, de solidarité et d’écoute, vous semble-t-il pertinent ? 
La guerre est un chaos. Par sa violence, sa barbarie extrême, elle ôte l’humanité des individus. Dans le livre, à force de patience, de bienveillance et de contacts humains, Milosz parvient à rendre au soldat Ulysse, une partie de son humanité, à défaut de son identité. C’est peut-être cette idée-là, que l’humanité ne s’acquiert et ne se retrouve qu’au contact de l’autre, qui a plu au jury de GMF.

© J.Thalabas

L’œuvre

En janvier 1919, un soldat amnésique est retrouvé dans une gare parisienne. Un an plus tard, en accord avec le ministère des Anciens Combattants, sa photo est transmise à la presse et affichée dans les lieux publics afin de retrouver sa famille. Celui que l’on surnomme désormais le soldat Ulysse est reconnu par plus de 300 familles. Le colonel Miłosz, médecin-chef au Val-de-Grâce, est chargé de recevoir ces familles, toutes persuadées que le soldat Ulysse est leur fils, leur mari, leur fiancé… Au terme d’une année d’enquête, de recherches et de recoupements, ne subsistent que deux possibilités et les présentations sont organisées. Réveilleront-elles la mémoire du soldat Ulysse ?

 

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« Nous sommes très heureux de remettre le Prix Littéraire Europe 1 – GMF à Antoine Billot. Le Soldat Ulysse est un récit empreint d’humanité et de solidarité, des valeurs partagées par GMF, premier assureur des agents du service public. »

Jérôme Roncoroni,
Directeur général de GMF Assurances

#PrixLitteraireE1GMF

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