Cyberdépendance : prévenir les risques chez les jeunes

Dans un monde où le numérique règne en maître, la frontière entre usage normal et addiction devient de plus en plus floue. En Europe, les taux d’addiction à internet varient entre 1 et 18,7 % selon les études(1). Les conséquences de cette addiction peuvent parfois être dévastatrices sur la vie personnelle et professionnelle des plus jeunes en particulier.

Qu’est-ce que la cyberdépendance ou cyberaddiction ?

Les cyberaddictions émergent comme un phénomène préoccupant, touchant des millions de personnes, notamment les jeunes. 

Définition de la cyberdépendance 

La cyberdépendance est définie comme une utilisation excessive et problématique d'Internet et des technologies numériques, se manifestant par une incapacité à contrôler le temps passé en ligne.  

Les symptômes de la cyberdépendance 

Ce trouble comportemental se caractérise par des symptômes tels que ;

  • une recherche compulsive d'informations,
  • des efforts infructueux pour réduire l'usage,
  • des troubles du comportement comme l'isolement ou des problèmes de sommeil. 

Les dangers de la cyberdépendance

La cyberdépendance ou cyberaddiction n'est pas qu'une simple mauvaise habitude, c'est un véritable trouble comportemental avec de graves conséquences sur le bien-être des individus. Les cyberaddictions sont multiples et elles ont de nombreux impacts sur la santé mentale et physique et les relations sociales des individus.

Quels sont les différents types de cyberdépendances ?

De la dépendance aux réseaux sociaux à l'addiction aux jeux en ligne, les cyberdépendances peuvent prendre diverses formes ;

  • le cybersexe et la cyberpornographie,
  • les cyberrelations et l'addiction aux médias sociaux,
  • les jeux en ligne,
  • les transactions en ligne, comme les achats compulsifs, les enchères ou les opérations boursières,
  • la recherche compulsive d'informations, ou "cyberamassage".

Quelles peuvent être les principales conséquences de la cyberdépendance ?

Les conséquences sont dévastatrices sur la vie des individus. Elle entraîne souvent un isolement social, une détérioration des relations familiales et amicales, ainsi que des problèmes de santé comme les troubles du sommeil et la sédentarité. Sur le plan professionnel ou scolaire, elle peut causer une baisse de productivité et d'attention. De plus, elle augmente les risques de dépression, d'anxiété et de troubles psychologiques.

Les jeunes et la cyberdépendance, des statistiques et des chiffres pour comprendre la réalité

La cyberaddiction chez les jeunes émerge comme un enjeu de santé publique préoccupant. Selon une étude (2), 7,4 % des jeunes entre 15 et 19 ans auraient une utilisation problématique d’Internet. Les chiffres sont révélateurs : les jeunes cyberdépendants passent en moyenne 55 heures par semaine en ligne, soit plus du double de la moyenne de leur groupe d'âge. Plus alarmant encore, les centres de traitement des dépendances signalent une augmentation des cas chez les 11-14 ans. 

Reconnaître les causes et les facteurs de risque de la cyberdépendance

Certains individus présentent une vulnérabilité psychologique accrue, notamment ceux souffrant d'anxiété, de dépression ou ayant une faible estime de soi. Un milieu familial dysfonctionnel, l'isolement social ou le manque d'activités alternatives peuvent pousser à un usage excessif d'Internet. Les adolescents, en particulier, constituent un groupe à risque, leur développement émotionnel et social étant encore en cours. 

Côté technologique, les concepteurs d'applications et de sites web utilisent des systèmes de récompense sophistiqués pour capter l'attention, rendant leurs produits potentiellement addictifs. La société elle-même, valorisant la connectivité permanente, peut exercer une pression implicite. Enfin, les psychologues soulèvent des facteurs neurobiologiques, comme des variations dans les systèmes de neurotransmetteurs liés au circuit de la récompense, pouvant prédisposer certains individus à la cyberdépendance. 

C'est généralement la combinaison de plusieurs de ces facteurs qui conduit au développement d'un usage problématique d'Internet.

Bon à savoir

La cybercriminalité évolue constamment et s'adapte aux nouvelles technologies et aux nouvelles habitudes. Même s'il existe des bonnes pratiques pour s’en prémunir, les jeunes et les cyberdépendants sont particulièrement vulnérables. Pour se protéger : utilisez des mots de passe forts, activez l'authentification à deux facteurs, évitez les connexions publiques, limitez le partage d'informations, méfiez-vous de l'hameçonnage via des messages suspects et gardez vos appareils à jour.

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Quels sont les signes de cyberdépendance ?

Le test de cyberaddiction, dont le plus connu est l'Internet Addiction Test (IAT) développé par la psychologue américaine Kimberly Young, est un outil essentiel pour évaluer l'usage problématique d'Internet. Composé de 20 questions soigneusement élaborées, ce test explore divers aspects de l'utilisation du numérique, allant du temps passé en ligne à l'impact sur la vie sociale et professionnelle.

Chaque question est notée sur une échelle de 0 à 5, permettant d'obtenir un score total entre 0 et 100 points. L'interprétation des résultats est nuancée : un score inférieur à 49 indique une utilisation normale, tandis qu'un score supérieur à 80 suggère un usage problématique avec de sévères répercussions. Ce test aborde des sujets tels que la difficulté à contrôler le temps passé en ligne, la négligence des tâches quotidiennes au profit d'activités sur Internet, ou encore l'anxiété ressentie lors des temps de déconnexion.  

Un diagnostic formel de cyberaddiction nécessite toujours une évaluation approfondie par un professionnel de santé mentale tel qu'un psychologue spécialisé en cyberdépendance. 

Comment éviter la cyberdépendance ?

Voici quelques recommandations importantes pour limiter les risques :

Limiter le temps d'écran en fixant des durées de connexion raisonnables et en les faisant respecter. Il est recommandé d'éviter les écrans dans la chambre avant 15 ans.

  • Encourager d'autres activités, notamment physiques, sociales et créatives, pour varier les occupations.
  • Communiquer ouvertement avec l'enfant sur ses usages numériques, sans jugement. S'intéresser à ses activités en ligne.
  • Éduquer aux risques et bonnes pratiques sur Internet dès le plus jeune âge. Utiliser des outils comme le contrôle parental si nécessaire.
  • Montrer l'exemple en tant que parent en modérant sa propre consommation numérique.
  • Placer les appareils connectés dans les espaces communs pour faciliter la supervision, notamment pour les jeux en ligne.
  • Apprendre à l'enfant à avoir un regard critique sur son utilisation (par exemple en tenant un journal).
  • Respecter les limites d'âge des jeux en ligne et applications.
  • Favoriser le développement des compétences médiatiques pour une utilisation responsable.
  • Être attentif aux signes d'usage problématique et ne pas hésiter à consulter un psychologue en cas de doute.

L'objectif n'est pas d'interdire totalement, mais d'accompagner vers un usage équilibré et conscient des technologies numériques. C’est également l’occasion de les sensibiliser au cyberharcèlement, véritable fléau chez les jeunes.

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