Quel est le principe de « Phobie 360° » ?
L'idée est de faire vivre à l'élève qui présente des phobies aquatiques telles que l’ablutophobie (peur d'avaler de l'eau et de se noyer) et l'aquaphobie (peur de l'eau en tant qu'élément et milieu), une succession de stress via un casque de réalité virtuelle. Nous le soumettons à des scénarii de plus en plus anxiogènes afin de provoquer un pic émotionnel, puis nous entrons dans une phase de relaxation et d'accompagnement pour l'aider à stabiliser ses émotions.
Comment vous est venue l'idée ?
Nous avons remarqué avec mes collègues, Régis Fayaubost et Lionel Roche, que sur les quelques 150-170 élèves de 6ème qu'accueille chaque année notre établissement, une cinquantaine ne savait pas nager et une dizaine présentait des blocages liés à des phobies. De plus, en tant que formateur académique, j'ai intégré un groupe de réflexion sur les outils numériques, notamment sur les usages innovants des casques de réalité virtuelle. De nombreux domaines utilisent déjà ces technologies (médecine, transport aérien, culture etc.) en lien avec des phobies, comme la peur des aiguilles, de prendre l'avion ou de s'exprimer en public par exemple.
Les phobies peuvent-elles être des facteurs de noyade ?
Absolument. L'analyse de causalité des accidents par noyade montre que certaines surviennent chez des nageurs d'un bon niveau. En effet, le stress généré par une situation imprévue ou redoutée est énergivore et empêche de mettre en œuvre les bonnes attitudes pour se sauver (cas des baïnes par exemple).
Êtes-vous satisfaits des résultats de « Phobie 360° » ?
Depuis sa mise en service, il y a trois ans et demi, les succès sont là. Au vu de ces bons résultats, nous allons élargir les publics ciblés, aux étudiants et aux personnes âgées. Et grâce au soutien du ministère de l’Éducation nationale, nous projetons de diffuser cette méthodologie « formatrice » sur tout le territoire d'ici la fin de l'année !