Coupe du Monde de rugby 2023 : les armées à pied d’œuvre

diospositif-securite-rwc-23

Les armées vont contribuer à la sécurité de la Coupe du monde de rugby 2023, qui se tiendra en France du 8 septembre au 28 octobre prochain. Pourquoi ? Comment ? Explications du général Éric Chasboeuf, adjoint engagements du Gouverneur militaire de Paris.

Une forte mobilisation

Dans quel cadre les militaires vont-ils sécuriser la Coupe du monde de rugby 2023 ?

Général Éric Chasboeuf : C’est le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer qui a la responsabilité de la sécurité publique en France. Les armées, par un système de réquisition des préfets de zones de défense, apportent leur concours, en toute complémentarité, aux missions réalisées par les FSI (forces de sécurité intérieures), policiers et gendarmes. C’est précisément ce type de dispositif qui est prévu dans le cadre de la Coupe du monde de rugby 2023. Nous venons en complémentarité de l’action des FSI et non en remplacement. Nous n’avons ni le droit, ni la compétence, ni la formation pour le faire.
Je précise qu’en la matière, comme dans beaucoup d’autres, le dialogue civilo-militaire est d’une très grande qualité et l’objectif est commun : associer des modes d’action différents pour garantir une efficacité globale au service de la sécurité des Français et, en l’occurrence, de tous les spectateurs.

 

Qu’est-ce qui caractérise plus spécifiquement cet évènement-ci ?

Général Éric Chasboeuf : La Coupe du monde de rugby 2023 est un très bel évènement avec des caractéristiques propres : elle se joue dans des stades, des milieux fermés, moins complexes à défendre que des milieux totalement ouverts, comme pour le Tour de France, par exemple. La France organise régulièrement de grandes compétitions sportives et ce n’est donc pas un défi organisationnel et sécuritaire exceptionnel.
Globalement, si les membres des FSI sont plutôt au contact direct de la foule, les militaires, eux, sont assez distanciés par rapport au cœur de l’évènement et patrouillent toujours de manière dynamique, aléatoire et donc imprévisible. Nous serons notamment présents dans les grandes gares ou au niveau des grands nœuds de communication, pour gérer au mieux l’accès au cœur de l’évènement.
J’ajoute que les armées sont en mesure de mobiliser plusieurs milliers de soldats sur un préavis très court pour participer à la gestion d’une crise d’ampleur, et rassurer nos concitoyens.

Garantir une efficacité globale au service de la sécurité de tous les spectateurs
Général Éric Chasboeuf Adjoint engagements du Gouverneur militaire de Paris

Rompus à ce type d'événements

Avez-vous l’habitude de gérer des évènements de cette importance ?

Général Éric Chasboeuf : Oui, très régulièrement, même s’ils se déroulent rarement sur plusieurs semaines, comme celui-ci. Un G7, un G20, des évènements de niveau présidentiel ou ministériel, à l’image de ceux organisés récemment en marge de la présidence française de l’Union européenne, suscitent la mise en œuvre de dispositifs de sécurité très denses car la France augmente alors sa surface d’exposition face à une menace éventuelle.

 

Y a-t-il des domaines où les armées ont un rôle prédominant ?

Général Éric Chasboeuf : En France, les armées ne sont pas primo-intervenantes au sol. En revanche, elles ont l’autorité régalienne pour ce qui touche au domaine aérien et maritime. L’Armée de l’air et de l’espace a en charge la posture permanente de sûreté aérienne de la France. La Marine nationale fait la même chose au large de nos côtes. Dans la troisième dimension, les drones sont une menace émergente depuis les conflits syriens et ukrainiens. À coût très réduit, ces engins peuvent avoir un maximum d’effets, allant du vol d’image à l’action violente. En France, lors des grands évènements, c’est l’Armée de l’air et de l’espace qui coordonne la lutte anti-drones.

 

En termes de sécurité, la Coupe du monde de rugby 2023 sera-t-elle une sorte de test avant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ?

Général Éric Chasboeuf : Avant de tester, notre premier objectif est d’abord et avant tout de sécuriser la Coupe du monde elle-même. Par ailleurs, ces deux évènements ne sont pas du tout du même ordre, en termes de nombre de disciplines, de spectateurs, de visibilité, etc. Mais il est vrai que cela nous permettra d’anticiper. Ainsi, l’organisation du commandement de la sécurité des grands évènements, prévue pour les Jeux, sera pré-déployée pour la Coupe du monde, tout comme celle de la lutte anti-drones, entre autres.

                           France 2023 en chiffres clés

France 2023 en chiffres clés

La Coupe du monde de rugby 2023, c’est :

  • 10 villes hôtes
  • 3 millions de spectateurs
  • 850 millions de téléspectateurs
  • 20 équipes venant de 5 continents
  • 660 joueurs
     
Avez-vous aimé cet article ? 5 4 3 2 1