Retraite des policiers : âge, droits et réforme

Les quelque 150 000 policiers nationaux bénéficient de régimes de retraite différents selon qu’ils sont classés « actifs » ou « sédentaires ». Comme pour les autres fonctionnaires, suite aux dernières réformes, la durée de cotisation s’allonge et peut aller jusqu’à 172 trimestres pour les plus jeunes policiers.

Le système de retraite des policiers en France

Le système de retraite des policiers en France repose sur des régimes spécifiques, adaptés aux exigences et aux contraintes de leur métier.

Police nationale vs municipale : quelles différences ?

Il existe plus de 145 000 fonctionnaires dans la police nationale et environ 14 300 dans la police municipale. Les policiers nationaux sont en principe des fonctionnaires de l'Etat qui dépendent donc, pour leur retraite, du régime des pensions civiles.
Les policiers nationaux comprennent : les personnels actifs (trois corps : conception et direction, commandement et encadrement, maîtrise et application) ; les adjoints de sécurité ; les personnels administratifs, techniques et scientifiques.
 

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Catégorie active : avantages pour les policiers

Les emplois classés en catégorie active demeurent très nombreux dans la police nationale, du fait de métiers exposés à des risques particuliers. Allant du gardien de la paix au commissaire de police, ils sont environ 122 000 agents sur un total de 145 000. Les agents sédentaires sont des personnels administratifs, techniques et scientifiques. 
Un rapport du sénateur Francis Delattre, remis en juillet 2014, parle de catégorie « super active » pour les policiers. Ce régime dérogatoire confère un âge légal de départ en retraite de 52 ans (50 ans auparavant) mais avec une durée de service minimale exigée de 27 ans (25 ans auparavant). En moyenne, les policiers liquident leur pension, plus jeunes (56 ans) que le reste des actifs.  
Une distinction existe selon que vous soyez classés dans la catégorie active ou dans la catégorie sédentaire. Le classement en catégorie active repose sur des critères tels qu'un risque particulier ou des fatigues exceptionnelles. Les personnels administratifs sont classés en catégorie sédentaire. De cette distinction découlent des régimes différents de pensions.
 

Les spécificités de la retraite pour les policiers

La retraite des policiers en France présente des caractéristiques spécifiques, en raison des particularités de leur métier, marqué par des contraintes physiques, des risques et des horaires atypiques. Ces spécificités se traduisent par des régimes dérogatoires adaptés à leur situation. Les policiers sont répartis en deux catégories principales : active et sédentaire.

Bon à savoir sur les cas de départ anticipé en retraite

Certains emplois de la fonction publique bénéficient de régimes dérogatoires autorisant les agents qui les occupent à partir en retraite dès l'âge de 52 ans. Parmi ces agents figurent les personnels actifs de la police nationale. Leur possibilité de partir à 52 ans est conditionnée à au fait d’avoir totalisé 27 ans de services. À noter que l’âge de départ s’élève à 62 ans pour les agents sédentaires. Comme pour les autres fonctionnaires, il existe d’autres cas de départs anticipés pour carrière longue et en raison d’un handicap

Calcul de la pension de retraite des policiers

Votre pension de retraite s’effectue selon la formule suivante : Pension = (nombre de trimestres acquis / nombre de trimestres requis pour le service d'une pension à taux plein x 75 %) x traitement brut indiciaire. Le traitement retenu pour le calcul de la pension est celui de l’indice correspondant à l’emploi, grade, classe et échelon détenus depuis six mois au moins au moment de la cessation des services valables pour la retraite.

Montant moyen de la retraite d'un policier

Le montant moyen de la retraite d’un policier varie en fonction de sa carrière, de son classement en catégorie active ou sédentaire, et des dispositifs spécifiques dont il bénéficie. La pension moyenne d’un policier national actif s’élève à environ 2 200 à 2 400 euros brut par mois, un montant qui peut fluctuer en fonction du grade, de l’ancienneté et des bonifications acquises.
Les policiers actifs, grâce à des mécanismes comme la bonification du cinquième, peuvent atteindre jusqu’à 80 % du traitement indiciaire brut, contre 75 % pour les autres fonctionnaires. Ce pourcentage est influencé par les trimestres cotisés, les années de service effectif, ainsi que les primes intégrées dans le calcul via le RAFP.
Pour optimiser ce montant, les agents peuvent également souscrire à des dispositifs de retraite complémentaire, tels que le Préfon-Retraite, ou valoriser leurs primes grâce au système de points du RAFP. Ces solutions permettent de sécuriser davantage leurs revenus à la retraite.

Les retraites complémentaires et le Préfon

Les policiers cotisent également au régime de la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Ce système par points prend en compte les primes et indemnités dans la limite de 20 % de la rémunération brute annuelle. En cas de liquidation, les droits accumulés sont transformés en rente ou en capital selon le montant total de points acquis.
En parallèle, les fonctionnaires peuvent souscrire au régime Préfon-Retraite pour constituer une rente viagère. Ce dispositif facultatif, spécialement conçu pour les agents publics, offre une souplesse de cotisation et des avantages fiscaux attractifs.

La réforme des retraites et son impact sur la police

La réforme des retraites en cours a des implications majeures pour les policiers, notamment ceux classés en catégorie active. Les nouvelles dispositions entraînent un recul progressif de l’âge de départ à la retraite. Cet allongement de la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une pension à taux plein, atteignant 172 trimestres pour les agents nés après 1973, rend l’objectif du taux plein plus difficile à atteindre. En dépit de bonifications spécifiques comme celle du cinquième, les contraintes professionnelles des policiers, exposés à des risques élevés, sont au cœur des discussions. La réforme impose donc de nouveaux défis aux agents, les encourageant à planifier davantage leur retraite et à envisager des dispositifs complémentaires, comme le RAFP ou le Préfon-Retraite, pour maintenir leur niveau de vie après leur carrière.

Quelle bonification pour la retraite des policiers ?

La bonification spéciale des fonctionnaires de police (BSFP), dite "du cinquième", correspond à une annuité (quatre trimestres) tous les cinq ans. Elle est accordée dans la limite de cinq ans. Mais pour en bénéficier, il faut avoir exercé 27 ans de service. Cette bonification permet d'atteindre plus rapidement le pourcentage maximal de pension (75%) ainsi que le taux plein (absence de décote). Le pourcentage maximal peut atteindre 80% en raison des bonifications qui s’ajoutent à la durée des services effectifs.
Les policiers peuvent également percevoir l'indemnité de sujétions spéciales (ISS). Leur objet : compenser les contraintes subies et les risques encourus dans l'exercice des fonctions. L’ISS est comptabilisée dans l'assiette des cotisations salariales et ouvre donc droit à pension.

Les durées de cotisation

Tous les policiers, quelles que soient leurs catégories, doivent justifier de 166 trimestres de cotisation pour toucher une pension à taux plein s’ils sont nés en 1955 et 1956. La dernière réforme des retraites augmente cette durée d’un trimestre tous les trois ans à compter de 2020 et jusqu’en 2035. Les policiers nés en 1958 doivent cotiser 167 trimestres et ceux nés à partir de 1973 172 trimestres.

Préparation à la retraite : conseils aux policiers

Pour anticiper efficacement votre départ à la retraite, voici les points essentiels à considérer :

  • Consultez votre relevé de carrière : vérifiez régulièrement l’exactitude des trimestres validés et identifiez les éventuelles périodes manquantes à régulariser.
  • Tirez parti des dispositifs complémentaires :
    • Le RAFP (Retraite Additionnelle de la Fonction Publique) permet de valoriser les primes et indemnités sous forme de points pour une rente ou un capital.
    • Le Préfon-Retraite, réservé aux fonctionnaires, est une solution souple pour constituer une épargne à long terme avec des avantages fiscaux.
  • Optimisez les bonifications et trimestres :
    • Les policiers actifs peuvent bénéficier de la bonification du cinquième, facilitant l'atteinte du taux plein.
    • Envisagez le rachat de trimestres si nécessaire pour compléter votre durée d'assurance.
  • Diversifiez votre épargne : complétez votre retraite obligatoire avec un Plan d’Épargne Retraite (PER) pour adapter vos ressources futures à vos besoins.
  • Simuler vos droits : demandez une simulation personnalisée auprès de votre gestionnaire ou via les plateformes dédiées pour mieux planifier votre transition.
  • Se faire accompagner : sollicitez les services d’un conseiller retraite pour un accompagnement adapté à votre situation professionnelle et personnelle.

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Perspectives pour la retraite des policiers

Les réformes récentes visent à harmoniser les conditions de départ à la retraite tout en tenant compte des spécificités des métiers exigeants, tels que ceux des forces de police. Les mesures transitoires permettent de s’adapter progressivement à ces nouvelles exigences, tout en garantissant des dispositifs compensatoires pour les agents en activité.

Sacha, 26 ans, élève en école de police à Reims et logé en chambre

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