5 questions à un infirmier sapeur-pompier

Vous ne savez peut-être pas qu’ils existent, mais, si un jour vous croisez leur route, vous ne les oublierez jamais. Eux ? Ce sont les infirmiers sapeurs-pompiers, toujours sur le terrain et prêts à soulager les victimes. Rencontre avec l’un d’entre eux… Franck Pilorget, infirmier anesthésiste diplômé d’Etat au SAMU et au bloc opératoire, infirmier sapeur pompier volontaire et Président de l'Association Nationale des Infirmiers Sapeurs-Pompiers (ANISP).

Comment devient-on infirmier sapeur-pompier ?

Avant tout, il faut suivre le parcours d’infirmier classique : concours, études, diplôme… Une fois ce diplôme obtenu, il est possible d’intégrer le corps des sapeurs-pompiers en devenant Infirmier de Sapeurs-Pompier.  Soit en passant un concours pour devenir Infirmier Sapeur-Pompier Professionnel (ISPP) (ils sont à peu près 300 en France).

Soit en devenant Infirmier de Sapeurs-Pompiers Volontaire (ISPV). En France, nous sommes 6300 volontaires.  Pour cela, outre le diplôme d’infirmier, il faut avoir plus de 21 ans, un casier judiciaire vierge, être à jour de ses droits civiques. Et suivre une formation départementale ainsi qu’une formation à l’Ecole Nationale Supérieure des Sapeurs-Pompiers. 

Quelles sont vos missions ?

  • Sortir en intervention, dans le cadre de l’aide médicale urgence. 
  • Etre le soutien sanitaire d’une équipe de sapeurs-pompiers
  • Participer aux visites médicales 
  • Former les sapeurs-pompiers, les futurs infirmiers sapeurs-pompiers et les infirmiers en poste
  • Le suivi et la vérification du matériel médico-secouriste

Que préférez-vous dans votre métier ?

Les interventions. J’apprécie cette activité pour l’autonomie qu’elle exige : nous réalisons seuls nos protocoles de soins d’urgence. Nous effectuons des gestes infirmiers dans le cadre de l’urgence vitale. Une part importante de notre activité est la gestion de la douleur. Par exemple, aller sur un terrain de foot un dimanche pour soulager un enfant qui s’est déboîté l’épaule et souffre terriblement. Nous sommes un intermédiaire entre les pompiers et le Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (SMUR). Outre son efficacité,  ce dispositif a en plus l’avantage d’être peu coûteux pour l’Etat.

Comment a évolué votre métier ?

Il me semble que c’est plus facile de débuter qu’en 2002. A l’époque, tout le monde nous regardait de travers, les médecins du SAMU et certains sapeurs-pompiers  ne nous faisaient pas confiance et personne ne comprenait vraiment à quoi nous servions. En outre, les procédures que nous devons suivre de façon précise, qui différent selon chaque type d’accident et départements, ces protocoles étaient mal écrits. Aujourd’hui, tout est carré et clair : il y a eu récemment une refonte totale des protocoles et nous sommes enfin reconnus par nos pairs.

Quelles sont les qualités requises ?

Pour être un bon infirmier sapeur-pompier, la plus grande des qualités est l’autonomie. Attention, il ne faut pas cependant être téméraire. Mais devant une situation d’urgence, il est nécessaire d’être posé, réfléchi, calme et pondéré. Cela permet d’évaluer la situation et de déterminer la conduite à tenir. Il est aussi important de bien savoir communiquer, à la fois avec les victimes, avec le SAMU et avec les collègues. 

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