Quand la Protection civile et les sapeurs-pompiers font face au feu
Chaque été, et cela depuis plusieurs années, les risques d’incendie s’intensifient : canicule, sécheresse et plus globalement réchauffement climatique en sont la cause. Cet été encore, les pompiers volontaires et les bénévoles de la protection civile vont être sur tous les fronts. Témoignages de Jérémie Dherbometz, bénévole à la Protection civile Paris Seine, et de la Colonelle Véronique Soubelet, sapeur-pompier et Vice-présidente de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
Prévention et intervention
Quelles sont les missions de vos institutions respectives ?
Véronique Soubelet : Notre première mission porte d’une part sur la prévention et la lutte contre les incendies, et d’autre part sur l’intervention lors d’accidents et de sinistres, que ce soient des catastrophes naturelles ou technologiques. Nous intervenons également dans le secours et les soins d’urgence aux personnes, une mission qui représente aujourd’hui 85 % de notre activité.
Jérémie Dherbometz : La Protection civile a trois principales missions : l’aide humanitaire (incendies, catastrophes naturelles, personnes sans abri, canicule…), la formation aux premiers secours, et le secours proprement dit avec la mise en place de dispositifs prévisionnels de secours pour divers événements sportifs, culturels, festifs… Nous collaborons également avec les services de secours départementaux et participons aux plans de secours (accidents majeurs, attentats, manifestations…).
Notre objectif est de recruter 50 000 pompiers volontaires supplémentaires
Une formation accentuée
Qu’est-ce qui est mis en œuvre pour lutter contre les risques d’incendie ?
V. S. : Depuis l’électrochoc des feux de forêts de l’an dernier, nous avons accentué la formation aux feux tactiques ou contre-feux. En Gironde, nous avons créé un groupement Feux de forêt avec un centre de formation qui pourrait être également ouvert aux élus. En matière de feux urbains, nous menons des actions pour sensibiliser davantage à la nécessité d’installer des détecteurs de fumée. C’est le cas entre autres de notre partenariat avec la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) mais aussi la société KIDDE.
J. D. : Lors des feux de forêts, la Protection civile assure l’évacuation des personnes. Nous mettons en place des centres d’hébergement d’urgence assurant toute l’intendance (accueil, nourriture, couchage…) pendant toute la durée de l’intervention et jusqu’au retour des personnes dans leur domicile. La même procédure s’applique en milieu urbain lors d’évacuation d’immeubles touchés par un incendie. Par ailleurs, la Protection civile dispose localement de matériels qu’elle peut mettre à la disposition des pompiers.
Pompiers et Protection civile en quête de volontaires et de bénévoles
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France compte recruter 50 000 sapeurs-pompiers volontaires d’ici à 2027 pour les quelque 6 100 services d’incendie et de secours du pays. En 2019, un plan d’actions nationales avait déjà été lancé pour favoriser notamment l’accueil des effectifs féminins et recruter davantage dans les quartiers prioritaires.
La Protection civile pour sa part comptait 32 000 bénévoles en 2022 repartis au sein de 100 associations sur tout le territoire. La moyenne d’engagement des bénévoles est de 5,8 ans. La Protection Civile accueille de nouveaux bénévoles chaque jour, quel que soit leur profil : étudiant, retraité ou en activité.
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La Protection civile propose des formations dès 16 ans
A la recherche de bénévoles
Comment et pourquoi inciteriez-vous des personnes à vous rejoindre ?
J. D. : Pour les gens qui souhaitent donner de leur temps de façon utile, la Protection civile leur propose, dès 16 ans, des formations aux premiers secours et la possibilité de prendre en charge des personnes dans le cadre de contextes très variés, allant de situations de secours à de grands événements sportifs comme la Coupe du monde de rugby cet automne ou les JO l’année prochaine.
V. S. : Notre objectif est de recruter 50 000 pompiers volontaires supplémentaires d’ici 2027 pour atteindre un nombre total de 250 000. Plus nous serons nombreux, moins nous aurons à faire supporter à un petit nombre la charge de nos missions. Chaque pompier volontaire est sollicité selon ses disponibilités et les profils sont adaptés aux différents besoins. Cela ne nécessite pas forcément d’aller au feu.
GMF s’engage dans la prévention des incendies
GMF et les parcs nationaux de France ont noué en 2008 un partenariat de mécénat. Dans ce cadre, différentes actions de prévention des risques naturels, écologiques et climatiques sont menées. Le parc national de Port-Cros (Var), par exemple, a recruté des Écogardes pour sensibiliser les touristes aux risques d’incendie. Par ailleurs, GMF a conçu un guide pratique pour aider ses sociétaires à mieux connaître les risques majeurs, naturels ou technologiques, et à s’y préparer en bâtissant leur Plan Familial de Mise en Sûreté (PFMS) visant entre autres à disposer de provisions pour 3 jours, d’une radio à pile et d’un sac d’urgence pour être prêt à quitter son domicile le cas échéant.
Julien, la vocation d’aider les personnes dans le besoin
Plongez au cœur du quotidien de Julien Le Bihan, Coordonnateur national des formations pour la Protection Civile. Responsable de la coordination de ces formations, il s’occupe de leur conception, mais aussi de leur mise en pratique par l’animation des stages de formation, ainsi de faire le lien entre les associations de protection civile, les bénévoles, les clients, la Fédération et les Institutions publiques.
A travers des expériences marquantes et sa propre expérience, il explique les spécificités et les domaines d’intervention de l’association, il nous parle de sa passion pour son métier, de l’importance d’aimer aider les personnes dans le besoin, et souligne l’importance et l’impact des attentions et des sourires des gens envers lui et ses collègues lors des opérations.
