Comprendre le système de retraite chez les sapeurs-pompiers

En tant qu’agents publics territoriaux, les sapeurs-pompiers professionnels (SPP) bénéficient d'un régime de retraite spécifique, avec le droit à un départ anticipé à la retraite et d'autres avantages. Une manière de reconnaître la nature dangereuse et exigeante de leur travail.

La pension de base est calculée ainsi :

Dernier traitement indiciaire x 75 % x (Nombre de trimestres liquidables / Durée d'assurance requise)

Le dernier traitement indiciaire correspond au salaire de fin de carrière du sapeur-pompier professionnel. Donc plus le salaire de fin de carrière est élevé, plus la pension de retraite sera importante (toutes choses égales par ailleurs). L’avancement de grade, l’ancienneté, la prime de feu sont autant de facteurs qui peuvent contribuer à augmenter le salaire de fin de carrière des SPP et, par conséquent, leur pension au moment du départ à la retraite.

Les SPP bénéficient d'avantages spécifiques pour leur retraite :

• La bonification du temps de service : Pour chaque année travaillée, ils gagnent 3 mois supplémentaires pour leur retraite. Par exemple, s'ils travaillent 5 ans, on compte 6 ans pour leur retraite. (5 ans + 4 x 3 mois) En tout, la bonification est limitée à 5 ans maximum, soit l’équivalent de 20 ans de service.
• La prime de feu : Les SPP reçoivent une prime appelée, prime de feu, qui équivaut à 25 % de leur salaire de base. Cette prime est prise en compte dans le calcul de leur retraite.
• Majorations supplémentaires : Les SPP peuvent avoir des avantages supplémentaires s'ils ont des enfants ou s’ils sont déclarés inaptes au travail.

Si un sapeur-pompier professionnel a exercé sa fonction pendant au moins 17 ans, il peut prétendre à une retraite anticipée. Toutefois un certain âge minimal doit être atteint et celui-ci est en train de passer de 57 à 59 ans : 

• 57 ans pour les SPP nés avant le 1er septembre 1966,

• 59 ans pour les SPP nés à partir du 1er janvier 1973,

• et entre les deux, l’âge minimal de départ à la retraite recule progressivement selon l’année de naissance.

Avec la réforme des retraites de 2023, les SPP conservent la possibilité de partir plus tôt que l'âge légal général de départ à la retraite, toutefois, l'âge minimal recule de 57 à 59 ans.

Les sapeurs-pompiers volontaires (SPV) ne bénéficient pas d’une pension de retraite à proprement parler, mais d’une rente versée jusqu'à leur décès : c’est la Prestation de Fidélisation et de Reconnaissance (PFR). Pour y avoir droit, il faut avoir effectué au moins 15 ans de service.

Le montant de la PFR varie en fonction de la durée d'engagement :

• 15-19 ans de service : 512,5 € par an
• 20-24 ans de service : 1 024,95 € par an
• 25-29 ans de service : 2 049,90 € par an
• 30-34 ans de service : 2 690,50 € par an
• 35 ans et plus : 3 074,85 € par an

À savoir que cette rente n'est pas imposable et peut être cumulée avec d'autres revenus ou prestations sociales.

La dernière réforme des retraites prévoit l'octroi de trimestres de retraite supplémentaires pour les pompiers volontaires. Bien que cette mesure ait été adoptée dans le cadre de la loi, son application concrète nécessite la publication d'un décret d'application, qui précisera les modalités exactes de mise en œuvre de cette bonification. 

Sur le principe, les SPV vont pouvoir jouir d’une bonification de la durée d’assurance, c’est-à-dire, le nombre de trimestres validés tout au long de la carrière, qui servent ensuite à calculer les droits à la retraite. La bonification de la durée d'assurance prévue pour les SPV est la suivante :

• Après 10 ans de service en tant que SPV, on obtient une bonification de 3 trimestres pour la retraite.
• Au-delà de ces 10 ans, on gagne 1 trimestre supplémentaire tous les 5 ans d'engagement continu.

Cette bonification doit être limitée à 4 trimestres validés par année civile. Cela signifie que si un SPV a déjà validé 4 trimestres dans l'année via son activité professionnelle principale, la bonification ne s'ajoutera pas pour cette année-là.

Les sapeurs-pompiers militaires sont rattachés à l’armée. Il s’agit de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et du bataillon des marins pompiers de Marseille (BMPM). Il y a 8 650 sapeurs-pompiers à Paris^[2] et 2400 à Marseille^[3].

Les pompiers militaires relèvent du régime de retraite des militaires, qui est un régime spécial. Le montant de la retraite dépend du nombre d’années passées en tant que pompier militaire et du grade de la personne. Pour connaître les droits à la retraite d’un pompier militaire, il faut faire le calcul suivant :

Montant de la pension = dernier traitement indiciaire brut * (nombre de trimestres rémunérés dans la pension/nombre de trimestres requis pour bénéficier d'une retraite au taux maximal) * 0,75.

À savoir qu’un pompier militaire n’est pas soumis à une règle d’âge de départ à la retraite. C’est donc la durée de service qui est prise en compte dans le calcul des droits à la pension. Pour bénéficier d’une retraite complète, ils doivent avoir exercé :

• 27 années pour les officiers et les sous-officiers ;
• 17 années minimum de service effectif pour les hommes du rang.

Les pompiers militaires peuvent toutefois prétendre à une retraite anticipée s’ils le souhaitent.

^[1] Chiffres clés, www.pompiers.fr

^[2] Notre organisation, www.pompiersparis.fr

^[3] www.lamarinerecrute.fr