La famille enfin perçue comme un élément essentiel pour le bien-être du militaire

Lancé en 2017 par la ministre des Armées Florence Parly, le plan famille a pour ambition de rendre plus efficace un(e) militaire en mission en soulageant les problèmes impactant sa vie de famille. Ainsi, le plan famille du ministère des Armées souhaite simplifier la vie de la famille du militaire envoyé en opération, faciliter la mobilité et améliorer la qualité du logement et les conditions de vie en unité. Avec l’augmentation significative de conjoints de militaires exerçant une activité professionnelle, le plan famille s’enrichit de nouvelles actions pour continuer de soutenir les militaires et leurs proches au quotidien. Point d’étape avec Florence Lendroit, Présidente de l’Association nationale des femmes de militaires (ANFEM).

De quelle manière les familles sont-elles associées à ce plan ?

En amont de la création du plan famille, le ministère a travaillé avec tous les acteurs concernés par cette problématique au sein de l’institution mais aussi avec les associations, à commencer par l’ANFEM. Le lien direct avec les familles est plus compliqué. Nombre d’entre elles ignorent encore l’existence de ce plan. Il y a un gros effort de communication à faire sur ce point. Beaucoup d’actions sont menées mais cela ne se sait pas. Ainsi 25 000 places de crèches ont été créées, mais sur le terrain peu de familles sont au courant.

Quelle est l’action concrète de l’ANFEM en la matière ?

En tant que seule association à s’occuper des conditions de vie quotidienne des familles en garnison, l’ANFEM participe tous les deux mois à des réunions avec le chargé du plan famille. Au quotidien, nous faisons remonter des cas particuliers qui sont souvent l’occasion de réfléchir à la mise en place de solutions plus générales. En novembre, nous avons participé à la création de l’Observatoire des conjoints qui a permis de faire un premier bilan du plan famille. 

Quelles ont été justement les avancées les plus notables ?

Au-delà des mesures elles-mêmes, le plus important sans doute est que pour la première fois, la famille est mise en avant et perçue comme un élément essentiel pour le bien-être du militaire et donc pour le bon fonctionnement de l’armée. En cinq ans, de nombreuses mesures ont été mises en place comme la réservation de place dans des crèches et les aides allouées aux assistantes maternelles qui accueillent des enfants de militaires. La prise en charge de l’inscription au site de conciergerie Yoopies, la création d’une plateforme de déménagement dédiée aux militaires, le WiFi gratuit pour les jeunes engagés logeant dans des unités militaires et bien sûr la création de 2 500 logements sont des mesures notables.

Selon vous, quels points reste-t-il à améliorer ?

Dans le cadre du renouvellement du plan famille, normalement prévu cette année, plusieurs priorités sont à mettre en avant, à commencer par l’aide apportée aux familles lors des mutations. Un problème majeur quand on sait que 85 % des épouses de militaires travaillent. La question du pouvoir d’achat des jeunes engagés qui touchent seulement 1 700 euros bruts par mois et la problématique de la solitude des conjointes, notamment des plus jeunes, sont aussi des sujets sur lesquels nous allons devoir travailler.

 

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