« Les enfants exposés aux écrans le matin avant l'école multiplient leur risque de développer des troubles primaires du langage (non dus à des handicaps ou à des pathologies) ». Ce constat est tiré d’une étude menée par Manon Collet, médecin généraliste et publiée en janvier 2020 sur le site de Santé Publique France.
Sur l’échantillon de 276 enfants âgés de 3,5 à 6,5 ans étudié dans cette enquête, 94,2 % des enfants avaient accès à la télévision, la moitié (53,5 %) à une tablette et un tiers à un ordinateur (32,4 %), une console de jeu (34,9 %) ou un smartphone (30,2 %).
Ces enfants ont été exposés aux écrans pour la première fois à un âge moyen de 12,4 mois. Des chiffres qui témoignent de l’utilisation massive des écrans chez les jeunes enfants en France, où une famille possède en moyenne 9,8 écrans et où 73 % des enfants ont, au moins, un écran personnel.
L’utilisation excessive d’écrans peut avoir de lourdes conséquences sur la santé, le bien-être et l’avenir des enfants. Elle peut agir sur le développement du cerveau et l’apprentissage de compétences fondamentales.
Selon une étude de l'Université de Calgary publiée en janvier 2019, les enfants d'âge préscolaire qui passent trop de temps devant un écran (soit plus d’une heure par jour) font partie de ceux qui présentent des retards et des déficits d'apprentissage à leur entrée à l'école. Les capacités d’attention et de concentration sont également diminuées. Par exemple, les plus âgés se laissent plus facilement divertir par leur téléphone au moment de faire leurs devoirs.
Par ailleurs, dormir avec son téléphone à proximité provoque davantage de troubles du sommeil. L’usage intensif des écrans agit aussi sur le comportement : la relation parents-enfants se détériore, la tendance à grignoter devant un écran accentue le risque d’obésité. La fréquentation régulière des réseaux sociaux, sans participation active, accroît les risques de dépression. Cela peut impacter négativement le développement émotionnel et l’estime de soi de l’enfant.