Rémunération des fonctionnaires : coup de pouce sur le point d’indice

Le gouvernement va revaloriser le point d’indice, gelé depuis six ans, de 1,2%. Cette mesure, au coût important, risque d’avoir un faible impact sur les revenus des fonctionnaires qui ont perdu du pouvoir d’achat ces dernières années. 

Le gouvernement a annoncé, le 17 mars 2016, aux organisations syndicales et aux employeurs de la fonction publique, une hausse de 1,2% du point d’indice. Ce rendez-vous salarial, organisé dans le cadre du protocole sur les parcours, les carrières et les rémunérations des agents (PPCR), était prévu depuis plusieurs mois. Elément de référence pour calculer la rémunération des 5,4 millions de fonctionnaires, le point d’indice était gelé depuis juillet 2010.

En pratique, le coup de pouce s’effectuera eu deux fois : + 0,6 % au 1er juillet 2016 et + 0,6 % au 1er février 2017. « Un geste significatif » estime la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, qui, sans surprise, ne satisfait pas totalement les syndicats qui demandaient entre 1,2 et 8% selon les centrales. 

  1. Une facture de 2,4 milliards d’euros

Explication avancée par le gouvernement pour justifier le coup de pouce : le recul du pouvoir d’achat des fonctionnaires depuis plusieurs années. Leur salaire net moyen en euros constants a baissé de 1,3% entre 2010 et 2013 alors qu’il est resté stable pour les salariés du secteur privé. "Les fonctionnaires ont largement contribué à l'effort de redressement des finances publiques", explique le ministère de la Fonction publique. Sur six ans, le gel a permis d'économiser 7 milliards d'euros

Cette revalorisation du point d’indice coûtera 2,4 milliards d’euros pour les trois fonctions publiques : 1,2 milliard pour la FPE, 650 millions pour la FPT et 550 millions pour la FPH. 

  1. Quelle augmentation pour les fonctionnaires ?

Le gouvernement présente plusieurs cas-type pour tenter de convaincre les fonctionnaires qu'il s'agit d'une augmentation non-négligeable :

  • Un infirmier en poste depuis 10 ans gagne en moyenne 23 558,92 euros bruts par an. Après le dégel, il gagnera 282,71 euros de plus par an (soit 23 841,63 euros bruts).
  • Une policière en poste depuis 10 ans gagne en moyenne 19 502,79 euros bruts par an. Après dégel, elle gagnera 234,03 euros de plus par an (soit 19 736,82 euros bruts).
  • Une ambulancière en poste depuis 10 ans gagne en moyenne 18 447,08 euros bruts par an. Après dégel, elle gagnera 221,36 euros de plus par an (soit 18 668,44 euros bruts).
  • Un enseignant en poste depuis 10 ans gagne en moyenne 25 948,15 euros bruts par an. Après dégel, il gagnera 311,38 euros de plus par an (26 259,53 euros bruts).

  1. Impacts sur les budgets locaux

Parmi les réactions, Philippe Laurent, président du Conseil supérieur de la FPT, se félicite du dégel du point d’indice, « notamment pour les 76 % d’agents territoriaux de catégorie C dont les salaires sont très modestes ». Mais il demande au gouvernement que « cette mesure soit prise en compte dans l’effort demandé aux employeurs locaux au titre de la baisse de la DGF [dotation globale de fonctionnement] pour 2016-2017 ».

Dans le même esprit, la plupart des associations d’élus locaux, employeurs des 1,8 million de fonctionnaires territoriaux, regrette que cette décision n'ait pas été précédée d'une consultation et de simulations, sachant le contexte difficile de réduction des budgets locaux, due notamment à la forte baisse des dotations de l’Etat aux collectivités locales. 

Partagez cet article

Cet article vous a intéressé ?

Avez-vous aimé cet article ? 5 4 3 2 1